En 2023, d’énormes grèves et manifestations de millions de travailleurs, d’étudiants et de retraités ont paralysé la France. C’était en réponse à la tentative du gouvernement Macron de relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans et de réduire ainsi le budget des prestations de retraite. Mais la soi-disant réforme des retraites n’est qu’un des nombreux griefs, la goutte d’eau d’une série d’attaques de la classe capitaliste contre les droits et le niveau de vie des travailleurs français. La guerre d’Ukraine se profile à l’horizon. Où vont la France et l’Europe et qu’y a-t-il à être fait ?
La France n’est pas seule. À côté, l’Allemagne a connu des grèves militantes sans précédent depuis des décennies, tout comme la Grande-Bretagne de l’autre côté de la Manche. D’autres pays européens devraient suivre.
Au lieu de mener les protestations des retraites, les meneurs pro-capitalistes des syndicats français les ont simplement suivis derrière. Comme on pouvait s’y attendre, tout en rendant du bout des lèvres à la lutte, ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour contrôler et retenir les travailleurs, montrant aux dirigeants capitalistes à quel point ils étaient « responsables ».
En 1938, Léon Trotsky, co-dirigeant avec Lénine de la Révolution russe, écrivait en ouverture de L’Agonie de la Mort du Capitalisme et les Tâches de la Quatrième Internationale (Le Programme de Transition) :
« La situation politique mondiale dans son ensemble est principalement caractérisée par une crise historique de la direction du prolétariat. »
Aujourd’hui en France, en Europe et dans le monde, ces mots sonnent aussi vrais qu’il y a 85 ans. La crise historique s’éternise. Mais en 2023, l’emprise des meneurs « réformistes » de la classe ouvrière n’est plus aussi forte qu’elle l’était autrefois. Qu’ils soient staliniens, sociaux-démocrates ou simplement réformistes, les trompeurs collaborationnistes de classe des syndicats, les carriéristes, les bureaucrates, tous sont regardés par la base avec le genre de suspicion et de méfiance réservée aux vendeurs de voitures d’occasion et agents immobiliers. Et tandis qu’à travers l’Europe et ailleurs le fascisme relève à nouveau la tête, l’écrasement des ouvriers – préalable nécessaire à une prise de contrôle fasciste – ne s’est produit nulle part – pour le moment ! Mais l’avant-garde des ouvriers — les bolcheviks — doit s’activer, faire du foin pendant que le soleil brille encore !
Sans l’intervention d’une avant-garde consciente de classe, les révoltes contre la réduction de la retraite, la baisse du niveau et de la qualité de vie, l’inflation, le chômage, la détérioration des soins de santé et du logement – toutes les luttes en France et ailleurs – sont vouées à la défaite. Cette avant-garde – les bolcheviks – doit tendre la main aux travailleurs à leur niveau de conscience actuel avec des revendications et des slogans qui peuvent les faire avancer vers une meilleure compréhension de la réalité derrière leur situation actuelle et la nécessité de mettre fin au règne des capitalistes une fois pour toutes.
A bas Macron, oui, mais pas pour faire place à un nouveau remaniement des politiciens bourgeois. La revendication doit être A bas Macron, Pour un gouvernement ouvrier et paysan ! Le mot d’ordre d’un gouvernement ouvrier et paysan aura du sens pour les travailleurs qui se radicalisent, les jeunes travailleurs. De plus, cela soulève la question de savoir quelle classe gouvernera tout en exposant en même temps le soutien des réformistes à tel ou tel politicien bourgeois « de gauche ». À une telle approche s’opposeraient les appels réformistes ou ultragauchistes au socialisme ou à un gouvernement « socialiste » ou même « communiste ». Mais le paysage politique regorge de toutes sortes de définitions de ces termes, des termes qui de toute façon ont été largement discrédités parmi les travailleurs par les trahisons du stalinisme et du réformisme capitaliste de « l’État-providence ». Les travailleurs en mouvement voudront de l’action et des résultats, pas un débat sur la terminologie idéologique. Un gouvernement ouvrier et paysan, en revanche, en agissant simplement conformément à son nom, posera dès son premier jour au pouvoir les premières pierres d’un véritable socialisme.
En même temps, l’avant-garde – les bolcheviks – devrait élever d’autres revendications, même partielles, qui peuvent rencontrer les travailleurs à mi-chemin. Par exemple, pour exiger que les dirigeants syndicaux collaborationnistes de classe appellent, organisent et mènent une grève générale pour faire reculer les « réformes » du système de retraite. L’avant-garde devrait également appeler à des comités démocratiques de grève et de mobilisation de masse issus de la base. Oui, nous devons nous battre pour arrêter la réduction des avantages durement gagnés et pour améliorer les conditions de vie et de travail sous le capitalisme. Mais nous devons toujours le faire d’une manière qui élève le niveau de conscience des travailleurs, qui expose le système capitaliste pour ce qu’il est et coupe le terrain sous les trompeurs qui veulent temporiser avec lui.
Il est impératif aussi de replacer la lutte dans le contexte de la situation internationale. Sous prétexte de la guerre en Ukraine, l’Europe est dupée et contrainte de soutenir les efforts de l’impérialisme américain pour étendre l’OTAN aux portes de la Russie alors même qu’elle renforce son emprise sur l’Union européenne. L’impérialisme américain exige le réarmement européen, ce qui signifie le sacrifice européen, c’est-à-dire le sacrifice des travailleurs, alors qu’il pousse vers une troisième guerre mondiale. Sous couvert de l’OTAN, l’Europe est réduite à la vassalité des Etats-Unis dans leur quête d’hégémonie mondiale.
Les bolcheviks doivent donc relever les exigences (applicables à tous les pays européens), La France hors de l’OTAN ! et Pas un euro pour la guerre impérialiste ! Ces revendications et d’autres similaires expliqueront aux travailleurs le lien entre la pression pour élargir l’OTAN, la guerre en Ukraine, la crise économique et les atteintes à leur niveau de vie. Les travailleurs peuvent être amenés à voir comment, à cause de l’inflation liée en grande partie aux sanctions américaines contre la Russie, ils sont contraints de payer des prix plus élevés pour tout, du pain au mazout, alors même qu’ils paient pour les milliards d’euros et d’équipement militaire envoyé pour alimenter la guerre en Ukraine.
Aux États-Unis (le aspirant a souverain mondial), pendant ce temps, la classe capitaliste américaine et sa troupeau de politiciens des égouts passent d’une crise à l’autre : la réponse criminellement bâclée de Covid, l’impasse politique face à la pandémie, l’incapacité ou le manque d’intérêt pour arrêter les fusillades de masse ou contrôler la violence armée en général, la réponse inhumaine – peut-être devrions-nous dire génocidaire – au flot d’immigrants des backwaters capitalistes d’Amérique latine et du monde. Bref, le système tombe en panne. Personne ne sait avec certitude si leurs enfants sont en sécurité aujourd’hui, sans parler de ce qui les attend demain. Des dizaines de millions de personnes ne peuvent plus compter sur un logement décent ou sur des soins de santé abordables, ou même sur des aliments nutritifs sans s’endetter davantage sur leurs cartes de crédit. Mais même ici, les travailleurs commencent à s’agiter, montrant des signes que, comme Rip Van Winkle, ils se réveillent enfin de leur long sommeil.
Les bolcheviks et seuls les bolcheviks, en gagnant la direction de la classe ouvrière et de ses alliés, peuvent sauver l’humanité et le monde. Comme ils l’ont scandé à Prague en 1968, Lénine, réveille-toi !
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